New-York aux couleurs de The Lion King

Alors qu’à Paris, au théâtre Mogador, Le Roi Lion se donne depuis le 4 octobre 2007, cela fait 10 ans qu’il est à l’affiche à New-York. Une représentation de gala est prévue dimanche 11 novembre : ce week-end, New-York sera aux couleurs de The Lion King !

Sur le site officiel, Thomas Schumacher, le producteur du Roi Lion, salue ces 10 années passées : « Le Roi Lion a touché des personnes dans le monde entier, et nous sommes heureux de célébrer cet anniversaire. Quand Peter Schneider et moi avons parlé la première fois d’adapter Le Roi Lion à la scène, nous savions que Julie Taymor était la seule personne capable de le faire. Julie n’a pas seulement fait du Roi Lion un phénomène théâtral, elle a aussi écrit l’histoire de Broadway en devenant elle-même la première femme à être récompensée par un Tony® Award en tant que metteur en scène d’un musical. Dix ans plus tard, Le Roi Lion est toujours un spectacle dont nous sommes très fier. Pas seulement parce qu’il ouvre les cœurs et les esprits de ses spectateurs, mais aussi parce qu’il a eu un immense impact sur la communauté qui l’a porté. Peter et moi souhaitons remercier toutes les personnes qui se sont associées au Roi Lion ces 10 dernières années et nous espérons aussi ces prochaines années, à Broadway et dans les villes du monde entier. »

Le Roi Lion c’est, à travers le monde, 45 millions de spectateurs, 11 pays, 63 villes, 5 langues, plus de 70 récompenses dont 6 Tony® Award. The Lion King s’est classé 9e plus long musical à l’affiche à Broadway.

Au théâtre Mogador, Le Roi Lion est interprété en français par une troupe francophone qui a été supervisée par les artistes-créateurs eux-mêmes. Il est désormais possible de réserver jusqu’au 30 avril 2008.

Le Roi Lion prolonge sa venue à Paris

Comme on pouvait l’attendre, Le Roi Lion actuellement au Théâtre Mogador à Paris est prolongé jusqu’au 30 avril 2008. Stage Entertainment France annonçait, à peine un mois après la grande première, avoir vendu plus de 100 000 billets.

Jee-L, qui joue le rôle de Mufasa, déclarait le soir de la grande première « On est là jusqu’à la fin de l’année pour commencer et ensuite – au même titre qu’à New-York ou qu’à Londres – un, deux, trois, quatre et pourquoi pas 10 ans à l’affiche à Mogador ! ». On y arrive, petit à petit !

Désormais Le Roi Lion est présenté 8 fois par semaine, du mardi au dimanche à 20h, avec deux ‘matinées’ supplémentaires le samedi et le dimanche à 15h. Il est dès à présent possible de réserver.

Enfin, au même titre que les autres productions du monde, l’album est annoncé pour le 26 novembre 2007. Le Rapport du matin reviendra très prochainement sur cet événement. Bien entendu, et comme pour tout spectacle Broadway de ce genre, aucune vidéo n’est prévue. Julie Taymor, la metteur en scène du Roi Lion, tient d’ailleurs beaucoup à cette « expérience viscérale du théâtre où chaque moment est un danger » comme imprévisible… et donc tellement émouvant…

Un spectateur laissait ses impressions sur un forum « Super spectacle, décor fabuleux, costume magnifique, musique entraînante… A voir et à revoir…».

La beauté du Roi Lion en lumière

Le musical Le Roi Lion utilise une large palette des techniques du théâtre. En mettant en scène Le Roi Lion, Julie Taymor n’a pas voulu faire une transposition du dessin animé à la scène : elle en a pris l’histoire et les personnages, elle les a retravaillés pour créer une œuvre fidèle mais distincte de l’œuvre originale.

Ainsi, elle n’a pas souhaité utiliser de décors descriptifs – toiles peintes ou projections – elle a préféré évoquer les choses, et ceci particulièrement par les lumières. « Julie Taymor est très sensible au pouvoir de la lumière » déclare Donald Holder, le créateur des lumières du Roi Lion. « Elle compte sur la lumière pour révéler ses masques et faire fonctionner ses marionnettes d’ombres chinoises. »

Le plateau du Roi Lion est très lumineux. Les lumières permettent de créer le petit matin, le lever du soleil, le soleil radieux de midi, la lumière des jours de pluie, de l’orage, etc… Les lumières reflètent aussi le caractère des personnages et leur état psychologique.

Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

La toile de fond blanche – le cyclo – éclairée par des projecteurs aux couleurs multiples produit un fond coloré. Pour créer la beauté de la lumière africaine et l’espace infini des panoramas, Donald Holder a supprimé les traditionnels pendrillons noir – c’est-à-dire les rideaux latéraux servant à cacher les coulisses – et les a remplacés par des sortes de « boîtes lumineuses ». Ces boîtes lumineuses ont été étudiées pour être de la couleur du cyclo, elles en forment ainsi virtuellement la continuité.

Donald Holder explique « Au départ, les pendrillons sur les côtés devaient être blancs et non éclairés. Julie Taymor a désiré créer une perspective tout autour de la scène, nous les avons donc conçu, et je pense que c’est une réussite ! »

Toute l’équipe a particulièrement travaillé sur la palette des couleurs. « Julie Taymor ne voulait pas des couleurs primaires ou secondaires, mais un mélange des deux, en s’inspirant de ce que l’on trouve dans la nature et dans l’artisanat africain. Ses couleurs préférées ont été le jaune safran, les verts foncés, les bruns et les ocres. »

En projetant simultanément les 6 teintes choisies, la scène du Roi Lion passe du rouge du ciel matinal, au jaune profond du soleil au zénith. Les couleurs pastelles sont utilisées pour les scènes plus intimistes ou plus sentimentales. Les passages dramatiques sont soutenus par une lumière métallique, presque sans couleur.

À noter que l’ensemble cylo et pendrillons lumineux peut être séparé en deux couleurs horizontalement – et donc en un dégradé d’une couleur vers l’autre. L’une des deux couleurs peut prendre le dessus et ainsi créer comme une translation verticale des surfaces colorées !

Le Roi Lion
utilise bien sûr aussi de nombreux Vari*Lite® – des projecteurs dont on peut commander la position, la forme, la couleur, la texture – mais aussi des lumières fluorescentes, noires, etc… Pour son travail sur Le Roi Lion, Donald Holder a remporté le Tony® Award des meilleurs lumières en 1998.

La variété des moyens utilisés permet de passer de scènes intimistes aux grands espaces, de la vaste savane à la luxuriante jungle. Le moment le plus impressionnant est sans doute le lever de soleil. « Je pense que beaucoup de personnes sont émues par celui-ci » déclare Donald Holder, « même quelques professionnels blasés du théâtre m’ont dit qu’ils avaient été touchés jusqu’aux larmes. »

Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

La magie du Roi Lion ne doit rien au hasard, si le spectateur est touché par certaines scènes, c’est aussi grâce aux lumières !

Source : Rite of passage: LD Donald Holder’s luminous journey through Broadway’s The Lion King – Mar 1, 1998 12:00 PM, Leanne Boepple – LIVEDESIGN

Quelques minutes avec… David Eguren

David Eguren joue le rôle de Zazu dans Le Roi Lion actuellement au théâtre Mogador à Paris. Admirateur de l’œuvre qu’il avait pu voir il y à 8 ans à Londres, il a donc été choisi pour jouer l’oiseau-majordome-confident-du-roi. Chaque soir, il est acclamé par les spectateurs pour « son humour et son jeu ». Il s’agit pourtant d’un personnage compliqué à jouer puisque l’acteur est « d’abord » marionnettiste ! Rencontre avec ce talentueux comédien.

Le Rapport du Matin a pu rencontrer David Eguren quelques minutes après les derniers applaudissements de la grande première de gala le jeudi 4 octobre.

Vous jouez le rôle d’un oiseau, n’est-ce pas un rôle « hors du commun » pour un acteur ?

David Eguren : Oui, en effet, c’est très particulier. Mais il ne faut pas se dire que l’on joue un oiseau à priori : le rôle est celui d’un majordome, d’un conseiller du roi. C’est avant tout ce personnage que je joue. Qu’il soit un oiseau, et qu’il soit représenté par une marionnette, cela vient en second plan. Evidemment, au final, cette marionnette devient le premier plan, puisque le vrai personnage, c’est elle : je ne suis que l’acteur qui lui donne la réplique.
Pour mon travail, j’ai avant tout pensé que j’étais un majordome, un conseiller. Avec Julie Taymor, nous avons d’abord travaillé sur le texte et sur les rapports finalement humains entre les personnages. Ensuite seulement, nous avons pensé qu’ils étaient des animaux.

L’apprentissage de la marionnette, c’est venu « naturellement » ?

Zazu (David Eguren) © Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

David Eguren : Naturellement ? Non ! Pas du tout ! (rires) Quand on commence à apprendre le texte, et quand on vous donne cette marionnette dans les mains, il y a un moment de questionnement : « Comment vais-je interpréter mon personnage avec cette marionnette, cet objet… qui est sans vie ? Comment vais-je pouvoir faire passer les émotions, le rire et les moments dramatiques à travers cette marionnette ? » Le secret c’est de considérer que le personnage est la marionnette : un personnage en deux personnages finalement. Après cela, l’interprétation vient toute seule. Pour la manipulation, nous avons été superbement bien coachés par des marionnettistes. Ils nous ont fait travailler, ils nous ont donné des trucs, et cela s’est très bien passé ! J’ai d’ailleurs eu beaucoup de compliments car apparemment, j’ai appris très vite à la manipuler ! (rires) Mais c’est vrai qu’il y a un moment où l’on se dit : « mais comment vais-je jouer mon personnage avec ça ? bon ! ». Après, c’est du travail, c’est du travail tous les jours… et voilà !

Et en deux mois, vous étiez prêt ?

David Eguren : En deux mois, et même avant… car il le fallait ! C’est caractéristique du travail avec les américains : il faut tout de suite intégrer les choses – ce ne sont pas des tirants et tout s’est très bien passé ! – mais cela a été un travail où il a fallu être très disponible tout le temps ! Nous avions de très longues répétitions, 6 jours sur 7… mais elles ont fait leurs preuves, il n’y a pas de secret !

Une dernière question, vous êtes « assez » maquillé… la préparation est longue ?

David Eguren (Zazu) © Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

David Eguren : Il y en a pour une petite heure de maquillage, de mise en place de perruque et de chapeau ! Et un petit moment aussi pour se démaquiller : il faut bien ½ heure pour enlever tout ça !

Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé. Nous vous laissons justement vous dé-zazu-ifier !

Premiers succès pour Le Roi Lion

Avec 75 000 places vendues, Le Roi Lion rencontre un premier succès à Paris. 2 semaines après la première, plus de la moitié des places disponibles jusqu’au 31 décembre ont donc été vendues.

Le public semble apprécier ce spectacle « parfait ». Un spectateur nous confiait même que c’était « trop parfait » ! La mise en scène et les costumes époustouflent toujours autant le public. Quand aux acteurs, ils sont vraiment dans leurs rôles et permettent au fameux « double événement » de fonctionner à merveille. Le « double événément », comme l’appelle Julie Taymor la metteur en scène, c’est la superposition “mentale”, sur un élément de costumes représentant et illustrant le personnage, de la figure et du jeu de l’acteur.

Pour la représentation d’hier soir, Le Rapport du Matin tient à féliciter les acteurs, les équipes techniques et le public qui ont dû faire face à une – heureusement fausse – alerte d’évacuation. A quelques minutes de la fin en effet, les lumières de secours se sont rallumées et les spectateurs ont très sagement commencé l’évacuation de la salle. Heureusement tout est rentré dans l’ordre et le spectacle a pu se terminer après 10 minutes de pause.

Nous pouvons particulièrement féliciter Timon (Christian Abart) et Pumbaa (Fabrice de la Villehervé) pour leurs jeux, pour leurs talents et pour la justesse des personnages qu’ils interprètent. L’incident d’hier est arrivé lorsqu’ils étaient en scène – et la public a pu lire dans leurs yeux leurs grandes déceptions. Quand ils ont repris, quelques minutes plus tard, c’était avec autant d’enthousiasme et de professionnalisme… Bravo à vous deux !

Quoi qu’il en soit, lors des saluts, le public s’est levé pour un standing ovation ! « Que de surprises, que de trouvailles de mise en scène! », « Que de talents ont ces acteurs ! » pouvait-on entendre dans la salle !

La musique du Roi Lion

Depuis 15 jours, Le Roi Lion se donne à Mogador et Le Rapport du Matin n’a toujours pas parlé de la musique ! La mise en scène, il est vrai, la relègue au second plan – ou plutôt la place à sa juste place : au service de l’histoire !

Pourtant, la musique est extrêmement présente dans ce musical – excusez ce pléonasme ! –, et de manière particulièrement diversifiée ! En effet, on trouve à peu près autant de chansons pop que de chœurs africains.

Le musical reprend en effet les 5 chansons du dessin animé composées par Elton John sur des paroles de Tim Rice : Le cercle de la vie, Moi, j’veux super vite être roi !, Soyez prêts, Hakuna Matata et Quand soudain l’amour est là. Pour le musical, Elton John et Time Rice ont composé 3 nouvelles chansons : L’écho du matin, Bon app’ !, La folie du roi Scar.

Le cercle de la vie © Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

« La voix et l’esprit du Roi Lion, c’est Lebo M ». Lebo M est un musicien sud-africain qui a composé pour Le Roi Lion les fameux chœurs. Il a composé Grasslands Chant (Le chant de la savane), The Lioness Hunt (La chasse des lionnes) et One by one.

Pour le film d’animation déjà, il avait participé à la création de The Stampede (La ruée) et de King of Pride Rock. Composés par Hans Zimmer, il en avait écrit les paroles.

Avec l’aide de Mark Mancina et de Jay Rifkin, il compose le chant central du musical Le Roi Lion – le chant qui fait le lien entre le premier et le deuxième acte – Il vivent en toi / Il vit en toi.

Il participe aussi à l’écriture de Terre d’ombre et de Nuit sans fin. A noter que les paroles de Nuit sans fin ont été écrites par Julie Taymor, la metteur en scène, artiste aux multiples talents.

Rares sont les œuvres qui ont fait intervenir autant de personnes pour la composition de la musique ! Il en découle une succession d’airs pop, faisant avancer l’action ou exprimant les sentiments des personnages, entremêlés de chœurs, chantés en divers dialectes et langues d’Afrique, qui donnent l’ambiance. « Des chants et une orchestration puissants et rythmés, l’Afrique est là… » déclarait un spectateur !

L’intégralité du spectacle est joué et chanté en direct. En fosse, grâce à un orchestre composé de 20 musiciens aux instruments variés : percussions, batterie, guitare, basse, violon, alto, violoncelle, marimba, clavier, trombone, trombone basse, cor, bois… Et sur scène, grâce au chœur et aux solistes.

En conclusion, Le Roi Lion c’est 2h40 de bonheur pour les oreilles !

Et pour finir sur la musique, beaucoup attendent les enregistrements. D’après les bruits qui courent, l’album CD pourrait sortir fin novembre 2007. Pour ce qui est d’une vidéo, il ne faut pas compter dessus ! D’une manière générale, les spectacles présentés à Broadway ne sont pas proposés en vidéo. Dans le cas de Walt Disney Theatrical, aucun de ses spectacles n’est jamais sorti sur un support vidéo !

Quelques minutes avec… Julie Taymor

Julie Taymor est la metteur en scène du Roi Lion, c’est l’âme de cette production. Artiste aux multiples talents, elle a mis en scène, créé les costumes, co-créé les masques et les marionnettes et écrit les paroles d’une chanson pour Le Roi Lion ! Pour ce travail, elle est récompensée en 1998 par le Tony® Awards – la récompense la plus prestigieuse pour un musical – de la Meilleure Mise en Scène d’un musical et des Meilleurs Costumes. Cette artiste hors du commun, qui a travaillé aussi pour le théâtre, pour l’opéra ou pour des films, a fait du Roi Lion une expérience unique… « Il y a tout simplement rien de comparable » déclarait le The New York Times.

Le Rapport du Matin a pu rencontré Julie Taymor, le soir de la grande première de gala le jeudi 4 octobre 2007, quelques minutes après la standing ovation générale !

Vous avez monté plus de 10 productions du Roi Lion à travers le monde. Sentez-vous des différences d’un pays à un autre ?

Julie Taymor : Oui, chaque pays doit pouvoir trouver sa propre personnalité. Et après avoir vu ce que j’ai vu ce soir, je suis très fière que cela soit si fidèle à l’original, mais aussi que cela soit si français. J’ai trouvé par exemple que les chansons d’Elton John fonctionnent très bien en français, et nous en sommes très heureux. Chaque acteur apporte sa propre personnalité, son talent, et culturellement, il apporte ce qui lui appartient, sa propre culture. Les sonorités africaines et la langue française fonctionnent très bien ensembles. Je ne suis pas surprise, mais j’en suis ravie !

Précisément, avez-vous beaucoup travaillé sur la langue, en association avec Stéphane Laporte ?

Julie Taymor : Stéphane Laporte a fait un très beau travail. Nous avons du en permanence faire des ajustements, nous assurer que cela fonctionnait bien et que la langue voulait bien dire la même chose tout en gardant une couleur locale. Il y a des choses qui ne pouvaient pas fonctionner, cela a été adapté, comme cela doit l’être. Ce n’est pas une production étrangère, ou une production américaine, c’est une production qui appartient au théâtre mondial. C’est inspiré du théâtre asiatique, africain, européen et américain. Dans ce sens, cette œuvre transcende les cultures, les différences et les frontières, cela se sent. Les acteurs, la musique font cela. Et les spectateurs sentent effectivement que cela leur appartient.

Et pour finir, combien de temps avez-vous passé sur cette production de Paris ?

Julie Taymor : Je suis venu la première et la dernière semaine des répétitions. Et j’ai laissé entre les deux un très talentueux jeune homme qui est mon associé pour continuer le travail en mon absence. Je pense qu’au début, les acteurs ont besoin de connaître l’inspiration de chaque personnage, et l’idée des mouvements. J’ai créé les masques donc je les connais. Et puis ensuite il y a beaucoup d’apprentissage par les répétitions, ils doivent apprendre leurs rôles,… Et enfin, après quelques avant-premières, je reviens et je peux les amener à un niveau supérieur parce que je suis le metteur en scène d’origine. C’est toujours bien d’avoir la vision originale…

Merci beaucoup Julie Taymor pour ces quelques mots. Félicitations pour cette production.

Quelques minutes avec… Garth Fagan

Le Roi Lion est un musical faisant appel à de nombreux arts de la scène. Côté danse, par exemple il mèle avec bonheur les mouvements inspirés de la danse moderne, afro-antillaise et du ballet classique. Ses chorégraphies suggèrent la beauté de l’Afrique, le mouvement frêle des antilopes, mais aussi la violence des gnous ou des hyènes.

Garth Fagan est le chorégraphe du Roi Lion. Avec cette œuvre, il remporte en 1998 le Tony® Award – la plus haute récompense pour les musicals – du meilleur chorégraphe. Le Rapport du Matin a pu le rencontrer la veille de la grande première de gala du Roi Lion. Presque 10 ans après, il revient sur la création de cette production qui a accueilli plus de 40 millions de spectateurs dans le monde !

Garth Fagan, bonjour. Pouvez-vous nous dire comment vous avez travaillé sur ce musical ? Est-ce Julie Taymor qui vous a proposé ?

Garth Fagan : Oui exactement, elle était venue voir des représentations de mon ensemble de danse moderne « Garth Fagan Dance ». – Nous avons d’ailleurs joué plusieurs fois à la Maison de la Danse à Lyon. – Elle m’a invité à visiter son atelier et m’a montré ses créations si particulières : les marionnettes et les costumes qu’elle avait dessinés. Elle est très avant-gardiste dans le monde du théâtre, et moi aussi avec mon ensemble de danse, notre rencontre a donc été naturelle, et je la remercie pour ce que nous avons fait ensemble, même si cela a été difficile… (rires).

© Alexandre Rosa / Le Rapport du Matin

Avez-vous travaillé sur la production française, ici à Paris ?

Garth Fagan : Non, c’est Marey Griffith, mon superviseur de danse, qui a suivi cette production. Elle a travaillé sur de nombreuses autres productions du Roi Lion autour du monde, et c’est donc la meilleure personne pour ce travail. Je ne suis pas du tout inquiet du résultat et de ce que je vais voir : je sais que ce sera excellent.

Pour réaliser ces danses et ces chorégraphies, aviez-vous vu le dessin animé ?

Garth Fagan : Le choix du chorégraphe a été fait à l’international et je ne m’en souciais pas trop… Mais quand on m’a appris que j’étais un des trois finalistes, je me suis dit : « Oups, il faudrait peut-être que je vois le dessin animé ! ». Mes enfants étaient déjà grands, il n’y avait donc pas de « Roi Lion » dans les parages ! Je l’ai acheté, je l’ai regardé, et je suis tombé totalement en admiration… Parce que cela se passe en Afrique : c’est si beau et si émouvant, mais aussi parce que c’est l’histoire de l’Enfant Prodigue, et qu’en fait c’est une histoire humaine ! Rafiki est le guide spirituel de cet enfant, et nous aussi nous avons chacun un guide dans nos vies. Ainsi mon grand-père pouvait me demander des choses que j’aurais refusées à mes parents. Et aujourd’hui, je vois la même chose avec mes petits-enfants : je peux toujours leur parler même s’ils sont énervés vis-à-vis de leurs parents. Ce sont des expériences humaines et c’est cela qui m’a touché.

Comment avez-vous travaillé avec Julie Taymor ?

Garth Fagan : Nous avons travaillé séparément, Julie avec les acteurs de son côté et moi avec les danseurs de mon côté. Dès qu’elle avait un moment, elle venait voir ce que nous faisions. De temps en temps, j’allais avec les danseurs la voir et lui montrer ce que nous avions fait. Et de temps en temps, nous étions obligé de travailler ensemble, par exemple sur les grandes scènes comme sur le numéro d’ouverture. Ces moments où il y a tant de danseurs, d’acteurs et de marionnettes sur scène. Nous avons toujours eu une très bonne ambiance de travail, avec beaucoup de pression, mais c’était extraordinaire. Quand vous voulez quelque chose de bien, vous avez besoin de cela.

10 ans après la première à Broadway, que diriez-vous ?

Garth Fagan : Je suis très fier que quelque chose que j’ai créé et sur lequel j’ai travaillé en collaboration avec toutes les autres personnes de l’équipe créative, soit encore en vie à travers 8 ou 9 productions tout autour du monde ! Dans tant de langues et de pays, comme au Japon, à Hambourg, en Australie. Et je suis fier d’avoir travaillé sur une œuvre qui donne tant de joie, à tant de culture et de langues. Quelque soit la langue ou la culture, j’apprécie cette œuvre… Je connais toutes les transitions, toutes les musiques, mais la production toujours aussi émouvante, et elle m’arrache des larmes ! Donc j’attends avec beaucoup d’impatience la version française ! Je suis sûr que cela va être extraordinaire.

Déjà 50 000 places vendues

Stage Entertainment France indiquait hier avoir vendu plus de 50 000 billets pour son spectacle Le Roi Lion, actuellement au théâtre Mogador à Paris. Ce chiffre impressionnant indique qu’environ un tiers des places disponibles ont été vendues à ce jour. Pour l’instant, il est possible de réserver jusqu’au 31 décembre 2007.

Moins d’une semaine après la Première de Gala, la presse a fait du Roi Lion le phénomène du moment. Du côté publicité, Paris est de nouveau paré des couleurs du Roi Lion.