Dans 1 heure débutera la Première de Gala du Roi Lion au théâtre Mogador. À cette occasion, Le Rapport du Matin vous propose de découvrir une retranscription en français d’un extrait de reportage de la chaîne CNN le jour de la première du Roi Lion à Broadway en 1997.
CNN : La Première du Roi Lion aura lieu dans un moment. Vous devez vous douter que l’excitation est grande. Les acteurs – nous sommes ici dans les coulisses – se costumes et se maquillent. Disney a investi plus de 15 millions de dollars dans cette production. On attend donc beaucoup de ce spectacle
VOIX OFF : Malgré l’énorme succès du dessin animé Le Roi Lion, Disney a choisi de présenter son film dans un théâtre. Le plus grande difficulté a été d’adapter le film à la scène. Pour ceci, ils ont engagé la metteur en scène d’avant-garde Julie Taymor qui a aussi créé les marionnettes et les costumes. Le musical va au delà du film dont il est inspiré. Le compositeur Elton John, ainsi que Time Rice et Hans Zimmer ont écrit de nouvelles chansons. Il y a aussi une couleur africaine avec les chorégraphies de Garth Fagan. En plus de cela, le compositeur africain Lebo M a agrémenté la partition de chants en Zoulou et en Sotho.
Lebo M : Cela se passe en Afrique, mais c’est vraiment une histoire universelle. Mais pour que l’histoire ait un sens, pour que la musique ait un sens, nous avons eu besoin d’insérer cette musique africaine.
VOIX OFF : Ceux qui travaillent sur ce spectacle disent : « Les personnes qui pensent voir un conte typiquement Disney seront très surprises ».
CNN : Nous accueillons Julie Taymor, la metteur en scène du spectacle. Elle a aussi réalisé les marionnettes et les costumes. Parlez-nous un peu plus de cette difficulté de réaliser les marionnettes.
Julie Taymor : Les marionnettes sont vraiment des parties supplémentaires des acteurs. Ce ne sont donc pas vraiment – sauf peut-être dans un cas ou deux – des marionnettes totales. Ce sont vraiment des extensions des acteurs.
C’est quelque chose qu’ils portent, comme Micheal le porte en ce moment. Ce que je voulais créer, avec ce costume, était une volée d’oiseaux. Ainsi l’acteur porte des oiseaux et il est lui-même un oiseau, et sur sa tête, il a aussi trois oiseaux. Il est une sorte de « marionnette collective ». Il n’est pas un seul personnage, mais il en est plusieurs. De même par exemple pour un troupeau de gazelles, ou la ruée des gnous, vous avez plusieurs manières de créer la multiplicité. Donc quelquefois, vous avez un danseur qui a trois masques, et ainsi il y a trois gnous.
Pour les acteurs principaux, les masques sont au-dessus de la tête des acteurs de différentes façons. Les masques de Scar et de Mufasa se portent comme des coiffures sur la tête des acteurs. Donc vous voyez la tête de l’acteur, vous voyez son visage et toutes ses expressions, son jeu. Et l’animal est représenté par le masque au-dessus de sa tête.
Quant aux costumes, ils ne sont pas là pour imiter… – peux-tu le déployer ? Voilà, comme cela. – Vous avez là, la sensation de voir des plumes, mais c’est stylisé. Je n’ai pas voulu faire d’imitation de la nature ou des animaux : j’ai voulu créer une version plus théâtrale et plus humaine. D’une certaine façon : comme les masques et des costumes tribaux africains.
CNN : Peut-être pouvez-vous nous dévoiler un secret, je sais que Disney n’aime pas dévoiler ses secrets, mais Micheal, montrez-nous, les mouvements des ailes.
Julie Taymor : Mon co-designer de costumes, Michael Curry, est un génie en mécanique. Il a inventé ce mécanisme, avec des mouvements très simples, qui viennent des épaules de l’acteur, et qui créent ainsi le mouvement de toute une volée d’oiseaux.
CNN : Avez-vous été surprise que Disney vous choisisse ? Vous êtes la metteur en scène la moins commerciale, alors que Disney est totalement l’inverse ! Avez-vous été surprise ?
Julie Taymor : Oui… je peux le dire, j’ai été surprise ! C’était, je pense, un bon choix, mais j’ai été surprise ! Et je n’ai pas dit tout de suite, et automatiquement : « oh oui, je le fais ». Il a fallu que je réfléchisse, cela a demandé beaucoup d’échanges, de discussions : jusqu’à ce que je sois sûr d’être capable de le faire, et que je puisse y mettre ma créativité. Et que je puisse le faire entièrement et que je sois sûr qu’ils accepteraient ce que je veux. Et cela a fonctionné très bien, des deux côtés.
CNN : Nous vous souhaitons une très bonne chance. Et merci à vous deux de nous avoir accueilli en coulisse, parce qu’à moins d’une heure de la première, vous devez être un peu nerveux ! Merci encore.
Julie Taymor : Lui il est sur scène, pas moi !