David Eguren joue le rôle de Zazu dans Le Roi Lion actuellement au théâtre Mogador à Paris. Admirateur de l’œuvre qu’il avait pu voir il y à 8 ans à Londres, il a donc été choisi pour jouer l’oiseau-majordome-confident-du-roi. Chaque soir, il est acclamé par les spectateurs pour « son humour et son jeu ». Il s’agit pourtant d’un personnage compliqué à jouer puisque l’acteur est « d’abord » marionnettiste ! Rencontre avec ce talentueux comédien.
Le Rapport du Matin a pu rencontrer David Eguren quelques minutes après les derniers applaudissements de la grande première de gala le jeudi 4 octobre.
Vous jouez le rôle d’un oiseau, n’est-ce pas un rôle « hors du commun » pour un acteur ?
David Eguren : Oui, en effet, c’est très particulier. Mais il ne faut pas se dire que l’on joue un oiseau à priori : le rôle est celui d’un majordome, d’un conseiller du roi. C’est avant tout ce personnage que je joue. Qu’il soit un oiseau, et qu’il soit représenté par une marionnette, cela vient en second plan. Evidemment, au final, cette marionnette devient le premier plan, puisque le vrai personnage, c’est elle : je ne suis que l’acteur qui lui donne la réplique.
Pour mon travail, j’ai avant tout pensé que j’étais un majordome, un conseiller. Avec Julie Taymor, nous avons d’abord travaillé sur le texte et sur les rapports finalement humains entre les personnages. Ensuite seulement, nous avons pensé qu’ils étaient des animaux.
L’apprentissage de la marionnette, c’est venu « naturellement » ?
David Eguren : Naturellement ? Non ! Pas du tout ! (rires) Quand on commence à apprendre le texte, et quand on vous donne cette marionnette dans les mains, il y a un moment de questionnement : « Comment vais-je interpréter mon personnage avec cette marionnette, cet objet… qui est sans vie ? Comment vais-je pouvoir faire passer les émotions, le rire et les moments dramatiques à travers cette marionnette ? » Le secret c’est de considérer que le personnage est la marionnette : un personnage en deux personnages finalement. Après cela, l’interprétation vient toute seule. Pour la manipulation, nous avons été superbement bien coachés par des marionnettistes. Ils nous ont fait travailler, ils nous ont donné des trucs, et cela s’est très bien passé ! J’ai d’ailleurs eu beaucoup de compliments car apparemment, j’ai appris très vite à la manipuler ! (rires) Mais c’est vrai qu’il y a un moment où l’on se dit : « mais comment vais-je jouer mon personnage avec ça ? bon ! ». Après, c’est du travail, c’est du travail tous les jours… et voilà !
Et en deux mois, vous étiez prêt ?
David Eguren : En deux mois, et même avant… car il le fallait ! C’est caractéristique du travail avec les américains : il faut tout de suite intégrer les choses – ce ne sont pas des tirants et tout s’est très bien passé ! – mais cela a été un travail où il a fallu être très disponible tout le temps ! Nous avions de très longues répétitions, 6 jours sur 7… mais elles ont fait leurs preuves, il n’y a pas de secret !
Une dernière question, vous êtes « assez » maquillé… la préparation est longue ?
David Eguren : Il y en a pour une petite heure de maquillage, de mise en place de perruque et de chapeau ! Et un petit moment aussi pour se démaquiller : il faut bien ½ heure pour enlever tout ça !
Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé. Nous vous laissons justement vous dé-zazu-ifier !